Page:Antoine Loysel, Institutes coustumieres, 1607.djvu/7

Cette page a été validée par deux contributeurs.


AA. E. G. L. A. L. D. B. Tout ainſi que noſtre grand maiſtre & Docteur commũ du droict Romain nous enſeignoit qu’il falloit ſongneuſement aduiſer aux reigles & principes de chacune partie d’iceluy, ainſi ai-je pris peine & plaiſir tout enſemble en le pratiquãt auec noſtre droict Frãçois par l’eſpace de quarante ans & plus, de remarquer en nos Couſtumes & uſage ce qui auoit apparence de reigle ou ſentence : & les aſſemblant peu à peu, les arranger en quelque meilleur ordre : eſperant que double profit en aduiendroit. L’vn en ce qu’elles pourroient ſeruir & à vous & à d’autres moins experimentez d’inſtruction ou Inſtitutes couſtumieres du droict de la France. L’autre en ce que les plus ſçauants ſeroient inuitez de communiquer au public, ce qu’ils en ont, ou pourront plus heureuſement recueillir. Et qu’apres tant de ramats confus & incertains, l’on ne deſdaignera point ceſte ſimplicité d’eſcrire, en laquelle nous voyons les deux Scæuoles, Nerace, Caie, Papinian, Paul, Vlpian, Pompone, Martian, Rufin & autres Iuriſconſultes s’eſtre employez, & le Prince des Medecins acquis vn loz Immortel, ſe trouuant außi parfois icy la reſolution de quelques poincts des plus doubteus & controuerſés. Et paraduenture en aduiendroit-il vn troiſieſme qui ſurpaſſeroit de beaucoup les deux autres. Qui ſeroit que tout ainſi que les prouinces, Duchez, Cõtez, & Seigneuries de ce Royaume regies & gouuernees ſous diuerſes couſtumes, ſe ſont auec le tẽps rengees ſous l’obeiſſance d’vn ſeul Roy, & quaſi de ſa ſeule & vnique monnoye ; ainſi ſe pourroient-elles enfin reduire à la conformité, raiſon, & equité d’une ſeule loy, couſtume, poids & meſure ſous l’auctorité de ſa M. Vous pouuant aſſeurer que la plus-part de ce qui est icy proiecté, ſe trouuera extraict de la ſource & origine du droict ancien couſtumier, & plus ordinaire de ce Royaume, vſage & pratique d’iceluy : n’y ayant apporté que bien peu du mien, auec l’ordre & la liaiſon ; dont i’ay appris qu’il faut toujours auoir grand ſoin.

Que ſi vous trouuez quelque obſcurité, ou trop grande antiquité en aucunes de ces reigles ; la pratique d’icelles vous les eſclaircira de