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LA MORT DU PAGE


Affrontant d’un cœur fier la bataille mortelle,
Le beau page est tombé sous les bois jaunissants ;
Maintenant, au château, dans le grand lit, son sang
Fait une étoile rouge aux blancheurs des dentelles.

L’ombre ternit l’azur éteint de ses prunelles.
Dans un dernier sourire au soleil qui descend,
Il ferme ses grands yeux au regard caressant
Et demeure immobile, ayant joint ses mains frêles.

C’est ainsi que mourut, quand il avait quinze ans,
Le petit page blond, Alain de Champoyselles,
Et ceux qui le veillaient pleurèrent en pensant

Aux anges qu’on voit luire aux vitraux des chapelles,
Et qui dorment parmi les parfums de l’encens,
Couchés dans la splendeur sans tache de leurs ailes.


LA COMPLAINTE DE RUTEBŒUF


Hélas ! qu’êtes-vous devenues,
Têtes chères que j’ai connues ?…
Mon Dieu ! Vous m’avez tant charmé !
Jamais neJ’ai tant aimé !