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MAN-YO-SIOU.

wa, kami-to narite, ame kakeri tamayeba, wa-ga utsŭtsŭ-no mi site, sitagaï tatematsŭru-ni-wa taï-zu-site, hanare oru to nari.)

Le mot kami répond au mot chinois sin, et se rend généralement par « génie ». C’est ainsi qu’on appelle la religion nationale du Nippon « culte des génies » (japon, kami-no mitsi). Néanmoins il serait peut-être préférable de traduire par « esprits » le mot kami, qui semble se rattacher à une racine entraînant l’idée de « en haut, supérieur ». C’est l’état dans lequel se trouvent, au delà de ce monde matériel, les hommes qui ont accompli leur devoir durant leur vie. Suivant certaines écoles, les animaux eux-mêmes peuvent parvenir à l’état de divinité, à l’exception du chat. « À l’époque où le bouddha Çâkya-mouni entra dans le Nirvâna, tous les oiseaux et les animaux terrestres se trouvèrent à ses côtés ; seul, le chat n’obtint pas la permission d’y assister. C’est pourquoi l’on dit que le chat ne peut point devenir un bouddha. » (Sakya-muni-bŭtsu go ne-han-no toki, arayeru kin-tsyû on soba-ni arisi-ga ; hitori neko nomi sono seki-ni idzŭru-wo yurusi tamawazu. Kore-ni yotte neko-va zyô-butsŭ suru-koto atama-wazu to ii tsŭtayeri.)

Asa-nageki veut dire « je me lamente de ce que hier j’ai vu en songe » (asa-nagéki-wa yumé-ni mi-tate-matsŭri-taru asita-ni nageku nari).

Sakariité, etc., a la même signification que honaruru « se séparer » (sakariite un-un, sakaru-mo hanaruru to onadzi-koto nari).

Ki-zô veut dire « la nuit dernière » (ki-zô-no yô-wa yŭbe nari). Cette expression manque dans la plupart des dictionnaires. Je l’ai trouvée, mais orthographiée différemment dans le vocabulaire de la langue ancienne Syô-tsyu Ko-gon-teï, où on l’explique par le mot chinois saku-ban « hier soir », avec renvoi au recueil de poésies intitulé Man-yô-siû.