toi, je suis (violemment) agitée, ô mon prince.
Si tu étais pierre précieuse, je te porterais en bracelet ; si tu étais vêtement, je ne trouverais pas le temps de me déshabiller. Ô mon prince ! c’est toi que mon amour a vu en songe la nuit dernière[1].
Utsŭ-semi 空蟬 littéralement « la cigale vide », est une expression du langage poétique qui, par allusion à la cigale, qui a abandonné son enveloppe, veut dire « un corps abandonné par la vie ». Le commentaire japonais l’explique ainsi : utsŭ-sémi-wa utsŭtsŭ-no mi nari « par l’expression utsŭ-semi, il faut entendre le corps dans sa condition matérielle (l’enveloppe terrestre de l’âme) ». C’est dans ce sens qu’on dit utsŭtsŭ-no yo « le monde de la réalité, l’existence d’ici-bas ».
Si, abréviation de simo, est une particule euphonique qui sert à compléter les vers et à conserver le rhythme.
« Par l’expression kami-ni tayeneba, on veut dire : l’empereur est devenu un esprit (kami) et réside au ciel ; mon corps, que l’âme a abandonné, ne peut le suivre (au delà de ce monde) et demeure séparé de lui ». (Kami-ni tayeneba
- ↑ Comparez à cette pièce les vers suivants du gracieux poëte lyrique de Téos (ode xx) :
Έγώ δ’ ἔσοπτρον εἴην,
Ὅπως ἀεἰ βλέπῃς με.
Έγὠ χιτὠν γενοίμην,
Ὅπως ἀεἰ φορῇς με.
Μύρον, γύναι, γενοίμην,
Ὅπως ἐγώ σ’ ἀλείψω,
Καί ταινίη δέ μαστῶν,
Καὶ μάργαρον τραχήλψ.