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ANTHOLOGIE JAPONAISE.

cette époque, il en est plusieurs qui m’ont semblé de nature à intéresser les orientalistes, et qui seront en tout cas utiles aux personnes qui font du Japon l’objet spécial de leurs investigations. Je les ai réunis dans cet Appendice.


I



Les Japonais font remonter l’origine de leur poésie nationale jusqu’aux temps mythologiques de leurs annales. C’est en effet à Izanaghi, le dernier des génies célestes[1] de leurs dynasties antéhistoriques, et à son épouse Izanami qu’ils attribuent la composition de leurs premiers vers.

Voici d’ailleurs comment s’exprime, au sujet des origines de la poésie, l’auteur de la grande Encyclopédie japonaise[2] :

« Les annales du Japon intitulées Nippon ki disent : « La déesse I-za-nami-no mikoto s’écria la première :

  1. Les historiens japonais rapportent qu’I-za-nagi-no Mikoto, ayant contemplé d’un regard lascif les formes gracieuses d’I-za-nami-no Mikoto, son épouse, suivit l’exemple d’un oiseau qu’il avait vu, un instant auparavant, s’accoupler avec sa femelle. Il connut donc Izanami, et dès lors elle enfanta et fut soumise à la loi générale de l’humanité. Aussi les successeurs de ces deux génies célestes cessèrent-ils d’appartenir à la race excellente dont ils descendaient pour donner naissance à la dynastie des génies terrestres. Voyez mon Mémoire sur la chronologie japonaise, précédé d’un Aperçu des temps antéhistoriques, page 7.
  2. Wa-kan San-saï dzŭ-ye, vol. XVI.