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HYAKOU-NIN-IS-SYOU.

fille de To-no mono-kami Toho-naga. Il mourut le septième mois de la sixième année de l’ère impériale Ten-kyô (943 de notre ère.)


La difficulté d’interprétation de cette pièce provient du double sens des mots みをつく𛁈 mi-wo tsŭkusi, qui signifient d’abord « une sorte de bouée servant à indiquer les écueils » (澪標) et ensuite « épuiser sa vie, se consumer » (盡身)[1]. Dans le premier sens, ces mots se rattachent aux mots Nani-va naru « qui sont dans le port de Naniva », et forment le trait d’union entre les deux vers ; dans le second sens, ils servent à compléter la pensée de l’auteur.

Mi-wo tsŭkusi, dans le sens de « bouée », dérive, suivant un philologue japonais[1], de 港(ショ)衝(ツキ)串(クシ) «une perche fixée dans un port ». Suivant un autre lexicographe indigène[2], « c’est un bâton qui indique le courant de l’eau ; » quant au mot tsŭ, il veut dire « aider ». (En japonais : Mi-wo gusi nari. Tsŭ-va tasŭku nari.) Enfin, selon le commentateur de la grande édition de l’Anthologie des Cent poëtes[3], « on désigne ici, par les mots mi-wo tsŭkusi, un bâton indicateur planté dans la baie de Naniva pour faire connaître (litt. mesurer) les endroits profonds et les bas-fonds de Naniva. (En japonais : Mi-wo tsŭkusi to i’u mono-va Naniva-no ura-ni tate aru bô-gui-no koto nite, midzŭ-no fukasa asasa-wo hakaru sirusi-no kui nari.)

  1. a et b Gon-gen-teï (Dictionnaire de l’origine des mots), p. 53.
  2. Dictionnaire Ko-gon-teï, au mot Mi-wo tsŭkusi.
  3. Hito-yo gatari, loc. cit.