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ANTHOLOGIE JAPONAISE.

Il est dans la province de Hizen deux circonscriptions appelées Matsŭ-ra gôri et Hi-ra-tsi-ka. Depuis les temps anciens, on y recueillait des pierres merveilleuses et des médicaments parfumés. Les Chinois qui se rendaient dans ces pays en emportaient les produits. Or ces circonscriptions étaient très-étendues et bien peuplées, et on y trouvait, en outre, une foule de choses curieuses et extraordinaires. Mais le gouverneur ne s’en occupait guère, et comme elles étaient situées au milieu de la mer (en jap. Kai-tsiu-ni atte), les Chinois y abordaient tout d’abord quand ils se rendaient dans notre pays, et s’emparaient de ces objets précieux. De plus, les pierres qu’on y rencontrait sur le bord de la mer, en les martelant produisaient de l’argent, ou en les taillant fournissaient des gemmes précieuses. (En jap. Katsŭ kai-hin-ni san-suru ki seki-va arui-va dan-ren site siro-gane-wo ye, aroui-va taku-ma site tama-to nasŭ-mono ari.) Youkihira pensa à réunir ces deux provinces en une seule et à en défendre l’entrée aux étrangers. L’empereur approuva cette idée et ordonna qu’elle fût effectuée.


L’intelligence de cette pièce dépend du double sens du mot ま𛁭 matsŭ qui signifie tout à la fois « pin » et « attendre » ; c’est le mot de transition qui unit les deux vers.

かへりこん kayeri-kon ou かへりこむ kayeri-komŭ est la forme du futur de kayeri-kuru « revenir ».

いま ima signifie « dans l’intervalle d’un moment sans durée (jap. hodo-naku ima-no ma-ni) », c’est-à-dire « en toute hâte ».