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La bataille fut gigantesque,
Tous les morpions périrent presque,
Et plus d’un noble chevalier
Fut mis à bas des étriers.3
De profundis !
De profundis morpionibus !

Pour reprendre l’avantage,
Les morpions luttaient avec rage ;
Mais leurs efforts furent superflus,
Les poux gardèrent le dessus.
De profundis !
De profundis morpionibus !

À cheval sur une roupette,
Tenant à la main sa lorgnette,4
Le capitaine des morpions
Examinait les positions.
De profundis !
De profundis morpionibus !

Le capitaine ; voyant plier son aile,
Dit à ses compagnons fidèles :
— « Ah ! mes amis ! Nous sommes foutus,
« Piquons une charge dans l’trou du cul. »
De profundis !
De profundis morpionibus !

Ce morpion de haute origine,
Qui revenait du bout d’la pine,
Leva sa lance et s’écria :
— « Le morpion meurt, mais n’se rend pas ! »5
De profundis !
De profundis morpionibus !