Nous sommes si privés d’espoir,
La paix est toujours si lointaine,
Que parfois nous savons à peine
Où se trouve notre devoir.
Éclairez-nous dans ce marasme,
Réconfortez-nous et chassez
L’angoisse des cœurs harassés ;
Ah ! rendez-nous l’enthousiasme !
Mais aux morts, qui tous ont été
Couchés dans la glaise ou le sable,
Donnez le repos ineffable,
Seigneur ! ils l’ont bien mérité !
|
FRANÇOIS BERTHAULT
Né au Mans en 1889.
Collaboration poétique au Divan :
No 81, juillet 1922.
Bibliographie : Des heures sous le ciel : I. La Beauté. « Le Divan », 1920. — Des heures sous le ciel : II Le drame. « Le Divan », 1921.
À consulter :
Le Divan, No 68, novembre 1920. —
Les Marges, janvier 1921. —
Le Mercure de France, janvier 1921. —
Le Feu,
1er août 1921. —
Le Divan,
No 74, novembre 1921.
LES MORTS ET LES VIVANTS
Vos yeux, — ces lacs éteints et ces éclairs de lune
Pleurent de l’ombre, ô Morts, divinement,
Et la nuit large, c’est tout l’amoncellement
De cet ombre qui choit de votre sang nocturne.
La nuit — Ô Morts divins ! c’est votre monument.
Mais si l’humain désir, encor, sous vos paupières,
Ô Morts, — pleure de l’ombre et fait la nuit :
C’est en vous que mes barques vivantes s’enfuient
Pour saigner leurs grands trous percés par les lumières !…
|
(Inédit.)