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LA VIE DU PEUPLE
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des soldats assuraient encore l’ordre et le “ Salut de la Société ” ?

En croirons-nous les reporters ? La plus grande douleur des Napolitains aurait été de voir com­promises les belles lignes de leur Vésuve et le cône pur s’ébrécher. “ Che rovina ! Che disgrazia ! ” se seraient écriés ces sinistrés, esthètes malgré tout.

Les journaux anti cléricaux, d’autre part, eurent fort à faire. Ils nous parlèrent encore de la “ criminelle stupidité ” des prêtres. Non sans raison, d’ailleurs...

“ Aussitôt que commença la pluie de cendres, on fit sonner les cloches à toute volée pour appeler les fidèles dans les églises. Des centaines de personnes étaient là à prier et à gémir quand tout-à-coup, les toits s’effondrèrent.”

Ainsi donc, Il ne daigna pas même immuniser l’asile qu’il offrait aux hommes. Le plus lâche des guet-apens, en vérité... On se rappelle, à ce propos, les pauvres moujicks qui, le 22 janvier 1905, à travers les rues de Petersbourg, allaient en un pacifique cortège, avec à leur tête des prêtres porteurs d’icones, déposer une supplique au Palais d’Hiver. Les balles du Tsar, cet autre