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ANTÉE

rôle joué par la France, s’exprima en ces termes, sous un tonnerre d ’applaudissements : “La France est notre patrie intellectuelle à laquelle nous tenons, nous autres Wallons, comme à la Belgique. Quand nous entendons les accents de la Marseillaise, nous frémissons ; notre cœur bondit ; quand nous voyons un casque à pointe (était-ce une allusion à la coiffure des agents de police de la ville d ’Anvers ?) nous disons : “Voilà l’ennemi !” (Applaudissements prolongés.) Après cette péroraison, M. le Président met aux voix l’ordre du jour suivant : “La Ligue Wallonne du Brabant proteste avec énergie contre tout projet de la loi qui tendrait à imposer l’obli­gation d’apprendre toute autre langue que la langue française.” Cet ordre du jour est adopté à l’unanimité des assistants.

Sait-on que le 25 mars 1898 un projet de loi instituant la reconnaissance de l’allemand comme langue officielle en Belgique a réuni un tiers des voix de la Chambre ? Sait-on que, il y a quelques jours encore, l’officieuse KÖLNISCHER ZEITUNG, le grand journal gouvernemental de la Prusse rhénane, est revenue à la charge en faveur de ce projet,