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JOURNAL DES REVUES
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Gourmont croit de bonne foi que la suppression des machines permettrait d’augmenter le nombre des travailleurs occupés moyennant salaire. Hélas ! malgré l’école primaire (décidément je croirai à son importance) il y a encore des gens, en dehors des journalistes, qui s’imbibent de ce préjugé étrangement saugrenu ? Oui, il y a M. de Gour­mont. Dans sa candeur il va même jusqu’à se plaindre de ce que “les ouvriers eux-mêmes” hurleraient, tant citrouilles ils sont, si l’on voulait toucher au “ machinisme. ” — Mais j ’y songe : M. de Gourmont, qui n’est jamais dupe, et qui a de la lecture, aura sans doute constaté la touchante unanimité des manuels à l’article machines. Il se sera dit que c’était un coup monté par de vagues soutiens de la société. M. de Gourmont n’est pas un naïf.

Je lis dans un quotidien liégeois, la Meuse, (7 mai 1906) un compte-rendu du beau discours prononcé par M. Hector Chainaye au dernier meeting de la Ligue Wallonne du Brabant à Bruxelles. L’orateur, après avoir montré le danger des sympathies germaniques et prussiennes de plus en plus audacieuses en Belgique, après avoir protesté contre certaines tendances à travestir le