où l'οn retrouve la naïve beauté d’un conte mystique du moyen-âge. ”
Non pas que je m’arrête à sourire de cette éthérisation, de cette phrase à trop grandes largeurs. Non, mais ce qui me déconcerte c’est l’étrangeté des associations d’idées qu’elle découvre, ce qui me préoccupe c’est le désordre qu’on devine dans le réceptacle encyclopédique de pareil écrivain, ce qui m’intéresse c’est le mécanisme d’une telle machine à penser mal accordée.
Je m’effare : “ naïve beauté d’un conte mystique du moyen-âge „ ! Quoi ? Béatrix, Julien l’Hospitalier, Grisélidis, Jongleur de Notre-Dame… Mais Sainte-Thérèse, cette réaliste du XVIe, ce commandant du Carmel, cette ineffable virago… Et puis encore : “ personnage de vitrail „ ! lune et azur, sans doute, cette bure inélégante, hydropique un peu et torride, Elle !
Mais pour ces primaires il est entendu une fois pour toutes, que tout ce qui est mystique est naïf, est du moyen-âge, et réciproquement et interchangeablement et en outre que tous les saints ressortissent au siècle vague de la chevalerie.
Au reste l’écriture proprement dite, chez pareils cacographes, est également plaisante à démonter. Souvent le mot précède le concept, il arrive qu’il soit attiré par allitération, par agglutination de mémoire… Des fils du langage aussi se mêlent ; il y a un court-circuit. Dans le cas présent par exemple, les préoccupations de l’écrivain, à propos de sainte Thérèse, tendent vers les lieux communs religieux, monastiques. Bien, voici les vocables à usage éventuel : naïf, mystique, moyen-âge etc… qui descendent se ranger sur le plan. Dans ce même répertoire M. Brulin possède encore : bénédictin, travail-de-bénédictin. Dès lorsqu’il exprime le mot “ vitrail ” aussitôt une efficace euphonie : vitrail-travail, déclenche sympathiquement l’épithète adhésive. C’est pour les susdites raisons que la pièce à Mendès bénéficie de “ la naïve beauté d’un conte
