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ANTÉE

diablement plus intéressantes que celles de M. de Gourmont. De mauvaises langues trouveraient que c’est peu dire, et j’en serais fâché, car M. de Gourmont est plein d’esprit. Mais je songe qu’il eut bien du courage de nager dans une mer où M. de Gourmont se sent submergé. Quel courage s’il avait dû y nager à côté de M. de Gourmont ! Quel courage, quand on songe que les Gourmont y foisonnaient !

Je disais que M. de Gourmont n’enfonce que quelquefois dans la mer de bêtise où il nage. Voici un de ces plongeons, exécuté dans le même article du même Mercure : “ Les Chinois donc ont décidé dans leur sagesse que tout travail qui peut être fait par un homme doit être réservé aux hommes, et ils ne tolèrent les chevaux ou les machines que quand l’animal, le mécanisme vivant est réellement impuissant à produire l’effet voulu. ” Quel style ! Ou bien M. de Gourmont, contempteur emporté par sa manie, voudrait-il que désormais les épithètes d’“ animal ” et de “ mécanisme vivant ” fussent réservées au seul homo sapiens, à l’exclusion des chevaux et de quelques autres ? C’est ce que nous saurons par la suite. En attendant, continuons à parcourir cet article.

Ho ! pour le coup, que voyons-nous ? M. de