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ANTÉE

du Parc Nicomède de Corneille, belle œuvre, trop peu connue.

Des vers mécaniques comme :

De jouir de l’honneur de vos embrassements
Et d’être le témoin de vos contentements.

Des vers splendides :

Avec de tels seconds rien n’est pour vous douteux.
Rendez donc la princesse égale entre nous deux.
Ne lui laissez plus voir ce long amas de gloire
Qu’à pleines mains sur vous a versé la victoire.

Ou bien :

D’avoir porté si loin vos armes dans l’Asie

Et quand c’est un Albert Lambert fils qui déclame ces vers amples, sonores et fastueux, avec un calme superbe ou une noble fureur, c’est un régal.

La représentation fut précédée d’une conférence ou M. Albert Giraud définit Corneille, peignit son temps, défendit les règles de son théâtre, avec une grâce parfaite, mesure et esprit, un académisme exquis…

Enfin l’Association flamande pour la propagation de la langue française, dont le président est M. Maurice de Smet de Naeyer et le vice-président — ô étonnement ! — M. Firmin Vandenbosch, a entendu le rapport des travaux de l’année écoulée, montrant les énormes résultats obtenus.

Nous espérons que partout vont se fonder des ligues analogues, au titre aussi long, au but aussi louable, et dont les efforts seront semblablement couronnés de succès.

Mais ne crions pas victoire, l’erreur n’est pas vaincue. Un jury composé de MM. Tardieu, Doutrepont, Lucien Solvay, Eugène Gilbert et Arthur Daxhelet vient d’accorder le prix triennal de littérature dramatique à Ambidextre de M. Edmond Picard.