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NOTES
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bonne prose. Cela seul permet à un Moréas, à un Tailhade, à un Giraud, à un Wilmotte, à un Bossi, à un Ernest-Charles, à un Bouhélier, à un Ghéon, à un Lucien-Jean, de chroniquer côte à côte, cela seul permettra à Antée , comme nous le désirons, d’être le miroir fidèle des lettres d’aujourd’hui.

Notre ami Joseph Bossi a adressé la lettre suivante au directeur du Samedi :

Monsieur le Directeur,

On m’a demandé, il y a plusieurs mois, mon opinion, à titre consultatif, sur la création d’une Académie d’écrivains, en me promettant que ma réponse ne serait pas publiée. Au­jourd’hui vous vous croyez autorisé, non seulement à publier mon sentiment sur l’Académie, objet de votre article du Samedi , mais encore à faire connaître au public le conseil que je donnais, à titre privé, aux auteurs du projet, sur un point tout à fait étranger, je pense, à l’Académie. Permettez-moi de faire certaines réserves sur cette indiscrétion.

Je m’empresse d’ajouter que je ne la crois pas extrêmement grave, et je suis convaincu que vous réparerez entièrement ce pour quoi je permets de la regretter, en faisant savoir à vos lecteurs qu’après une étude plus approfondie, si j’ose ainsi m’exprimer, de la question, je suis aujourd’hui absolument contre le projet de création d’une Académie des écrivains. Je suis heureux, pour l’honneur de nos Lettres, de partager cet avis nettement hostile avec une pléiade d’écrivains comme MM. Camille Lemonnier, Maurice Maeterlinck, Eugène Demolder, Henry Maubel, André Ruyters, Henri Vandeputte, Léon Paschal, Charles Dulait, Isi Collin, Louis Piérard, André