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NOTES.


Si ce fascicule paraît en retard, c’est que le Dieu à Paris de M. Henri Albert fut égaré par la poste et que nous perdîmes un long temps à sa recherche, nous figurant, naïvement, que pareille recherche pût aboutir. Nous espérons pouvoir publier cette intéressante chronique du traducteur de Nietzsche, sur les plus passionnantes actualités… ou inactualités, le premier février.

Il faut bien l’avouer : la bonne foi et l’éclectisme d’Antée ahurissent certains. Voilà qui est nouveau dans la littérature. Voilà une audace, ou une naïveté, incompréhensibles, disent-ils. On ne s’étonne pas de voir un directeur de revue ridicu­liser… à tour de bras un auteur qu’il couvrait de fleurs trois mois avant, et dans trois mois on ne s’étonnera pas de le voir recouronner le même. Des lettrés… qui ne connaissent des Lettres — et ils en tirent vanité — que les petites disputes des littérateurs entre eux, vous expliqueront avec sérénité que la chose est normale puisque le dit directeur “ était bien " avec l’auteur, “ est mal ” avec lui, et qu’auteur et directeur se racoquineront dans trois mois sur le dos d’un confrère. Cela est dans les mœurs, c’est humain, proclament, non sans raison, ces bons juges de cabaret. Mais l’éclectisme d’Antée est d’un héroïsme si étonnant qu’il convient de lui trouver de téné­breux motifs.