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ANTÉE

jalousie et de chagrin. Si j’avais su aussi, comme je devais l’apprendre bientôt, que j’étais également promu au rang d’amant de cœur ! Ah j’aurais fait de même, certainement, je me serais résigné à mon bonheur. Jeanne restait si charmante avec moi, me “ conservait ” si bien, en effet, et j’étais redevenu moi-même si chaud sous la douche. Nous nous retrouvions chaque samedi soir à la sortie de son théâtre pour rentrer ensemble rue des Feuillantines. Nos bonnes séances d’amour, dans cette chambre, assez remonté que j’étais, ma seule gloire militaire ! Le lendemain, le théâtre l’accaparait, et je m’enfermais là jusqu’au soir, pour retourner ensuite à Courbevoie avec mes sauvages. Je la revois bien cette chambre dont la fenêtre donnait sur les cours du Val-de-Grâce, et Van Bever doit s’en souvenir aussi, pour y être venu bien souvent passer l’après-midi avec moi. Puis, à la caserne, je fus envoyé au Val-de-Grâce. C’était fin février. Il fallut se contenter alors des visites de Jeanne, le jeudi, qu’elle passait à blaguer ma sagesse forcée, me montrant, si nous nous trouvions seuls dans un couloir, un peu de ses seins…”

L’Ermitage est une haute et noble revue d’art et de littérature. Je veux simplement citer le sommaire du 15 octobre :