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JOURNAL DES LIVRES
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cette plaquette l’indispensable dictionnaire du Willysme, évènement plus important pour nous et notre époque, sans doute, en tout cas plus plaisant, que le Rostandisme ou le Greghisme.

Henri Vandeputte.

L’ALLEE DES MORTES, par Alexandre Arnoux (Sansot Paris.)

Une musique coulant comme l’eau d’une source, mouvante comme un parterre de roses sous le vent. Des images précises, un tableau à petit trait, couronné d’une idée mélancolique.

Elle vivait dans les souffles et dans les vents,
Dans l’écorce du chêne et dans l’eau de l’étang
Qui dort et de la mer qui hennit et du fleuve
Qui va et de la source où le passant s’abreuve.

Il est vrai, souvent dans les premières pièces il y a ressemblance avec Henri de Régnier : le pas­sant, la fontaine, l’écho, l’aube, le soir. Mais se donner à un poète de qui la sensibilité est voisine de la sienne, en prendre la beauté, la rendre entière, parler sa langue, puis l’oublier, s’en aller,