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ANTÉE

WILLY, par Henri Albert (Sansot-Paris).

Il me plaît de parler de cette brochurette, qui m’a procuré l’illusion de relire l’une après l’autre les œuvres d’un auteur entre tous charmant. Maîtresse d’esthètes, Vilain monsieur, Suzette veut me lâcher, fantaisies plus fines que rosses. Claudine à l'école, poème. Claudine à Paris, Claudine s’en va, beaux romans souples et gracieux, légers comme tout ce qui est spirituel, mais vraiment humains, très émouvants, et où, à chaque page, une jolie chose vue et croquée d’une façon nouvelle vous fait sourire. Que de fois, les lisant, j’ai admiré (avec un étonnement naïf, parce que cet auteur n’écrit pas en redingote, mais en veston ou en pyjama) combien spontanée, abondante et brillante, combien belle est la prose facile de Willy. Il est évident que je n’ai lu ni La Photographie des objets colorés avec leur valeur réelle ni même le Manuel de Ferrotypie. Et ça ne m’impressionne pas beaucoup que Willy en soit l’auteur. J’incline seulement à penser que c’est par humour qu’il les écrivit. Par la Vie de Willy de M. Henri Albert on arrive à penser que notre auteur, que certains à la légère croient bluffeur, n’est qu’un modeste, cachant son art sous un masque frivole. Des notes bibliographiques et iconographiques précieuses font de