Page:Antée, revue mensuelle de littérature, 1906-06.djvu/709

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LES ARTS ET LA VIE
691

Il y a aussi des lettres. Défiance... Cinq sur dix au moins contiennent des proses affligeantes. Nous ne les ouvrirons que quand la digestion sera faite.

Des invitations aux concerts... De quel violoniste polonais, de quelle cantatrice de Bayreuth au nom barbelé, de quel bon pianiste belge ? Oui, plaisir, l’excellent Bosquet nous invite...

Mais il y a trois livres ! Ah ! les chers bons amis que l’hiver nous envoie ! Les vitrines des libraires sont à cette saison une fête continuelle. Le génie, le talent rentrent aussi de vacances. Que c’est bon de voir l’esprit allumer partout les bonnes lampes sages. La soirée s’allonge parfois de toute la nuit. Il n’y a pas que des bavards dans les universités populaires, dans les hôtels des sociétés savantes, sur la scène des théâtres avant la tragédie. Toutes les lampes veillent, c’est l’heure de l’année où les poèmes, les romans, les traités, naissent que nous adopterons avec bonheur et fierté.

— Montons à la bibliothèque, voulez vous ?

— Où ces sacrés moutards ont ils caché ma pipe ? Ah ! que de contrariétés : le feu a encore séché l’encre dans l’encrier ! (Et que la vie semble aisée à celui qui descend la Montagne de la cour.)