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ANTÉE

dides, des souvenirs des maîtres, des adjectifs aussi nombreux que poétiques, et quelquefois une petite sensibilité originale... Vieilles revues, opaques, ou le coupe-papier se refuse à entrer, mais dont le nom fait si bien aux accusés de réception... Tiens ! Vers et Prose... Galop d’ombres et de rythmes, une admirable fantaisie de Paul Fort. Le Mercure ? On lit Gourmont, Rachilde... Eh ! avoue donc que tu te rends compte chaque fois des platitudes que dédie à ses compères le Georges Eekhoud national, orgueilleux hier et qui vantait partout où il pouvait l’art pour l’art et les artistes libres, officiel aujourd’hui et s’agenouillant devant le pastiche et la belgeoisie. Baisse la tête, fier Anversois ! Tu brûles tes dieux, et d’écœurants encens s’élèvent de tes chroniques. Ah ! je l’avoue, si c’est plus mesquin, c’est moins macaque que la prose du sénateur Picard dans la Belgique... funéraire. On rencontre de la bêtise à chaque pas dans la littérature, mais nulle part d’aussi hurlante. Haïr la France n’est qu’un péché d’allemand, d’autres le commettent, vénérer tout ce que la nation belge a de ridicules n’est que le fait d’un qui les possède tous, mais à ce point martyriser, ridiculiser la langue française... Sénateur Pic de la Cabriole vous manquez de pudeur...