vanité : voici, auxquels je participe, le mouvement, le luxe, la grande vie... Et tous, rentrant au logis, ont quelque peu la fièvre, ils rapportent déboire, rancune, ou un lambeau de leur volupté. Moi aussi je m’illusionne ! Pardi ! le plaisant spectacle me tourmente comme mille tentations. Et je voudrais que l’orgueil de ce passant me raidisse, posséder cette fille, m’aller empiffrer.. délicatement, être dans une loge la femme admirable — épaules, bijoux et la grappe d’orchidées à l’échancrure du corsage mauve — que la salle encense et qui, régnante, trouve plus exaltantes les musiques et les voix. Et vos désirs, vos désillusions, vos angoisses, ô humains, si je pouvais les vivre !
Que ne puis je vous accompagner chacun où vous allez, et écrire de votre soirée banale le roman passionnant ! — Eh ! le sujet est trop vaste pour une chronique ! Les bons romanciers de mes contemporains me suppléeront, qui ne rêvent plus que de dire la beauté, la tristesse des existences quotidiennes, l’un de Croquignole et de ses camarades, l’autre de la Turque et de ses pareilles, l’autre de lui-même, Paul Léautaud.
Certainement le revers de la médaille est aussi intéressant. Et nous savons bien quels drames se jouent au lit, autour de la table familiale, dans
