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JOURNAL DES REVUES
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Muraille, coupant les collines,
Faux, moissonnant le pain futur,

Couteau dans la chair savoureuse
Des fruits…
Image du malheur,
De ton atteinte douloureuse
Puissé-je préserver mon cœur !

Si nous parlions un peu du livre de M. Maurice Barrès ? Il y avait longtemps que… Nous regrettions qu’on n’eût pas loué ici le Voyage de Sparte autant que nous aurions cru qu’il le fallait. Ce regret était superflu, puisqu’on l’a fait ailleurs le mieux du monde, unanimement, semble-t-il, et M. Jean Moréas a consacré à cet ouvrage dans Vers et Prose (tome V), de ces pages dont la beauté élève à la hauteur des plus grands sujets celui qui les sut inspirer. Mais quelle mollesse, quelle absence de fermeté dans l’esprit, et pour tout dire, quel écart de la tradition française, si encline aux nettes propositions, dans la façon dont on interprète (et M. Moréas lui-même,) et dont on tourne