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À TRAVERS LES BRANCHES.


L’automne marque les feuilles d’une teinte sombre :
Elles n’échapperont pas à leur destinée !
Mais le ciel clair brille tendrement
Entre les chênes noirs et nus.

Et quelque chose d’irréel semble promis,
Qui entraîne vers le silence loin des soucis.
Et toujours, toujours, l’âme pardonne
L’année trompeuse, et qui passa comme un éclair.


D’UN CONTE.



Toujours la forêt, et la forêt. Mais le jour s’assombrit,
Le sous-bois bleuit, et l’herbe
Dans les champs est blanchie par la rosée perlée…
La chouette grise s’est réveillée.

À l’ouest les pins alignés
S’en vont comme une armée d’avant-garde,
Et le soleil voilé comme l’Oiseau de Feu
Brûle dans leurs épaisseurs séculaires.