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PETITE VILLE.
Isi Collin.
MIDI


Symphonie en blanc majeur, mais non la glaciale…

De ce blanc flamboiement l’immuable accalmie.

Ce vers oscille entre mes tempes brûlantes. Voici, sous le ciel embrasé de midi, le pavé aveuglant. (Dans l’ombre courte, contre la porte de l’atelier, dorment des bourgerons bleus, étendus sur le ventre, tués.)

Mais où donc se cache le soleil terrible ? Ah ! qu’il me soit donné enfin de le regarder bien en face. Que dans ma tête alourdie, une petite et nette volonté s’érige qui le brave…

Là, au bout de la rue inerte, le beffroi carré s’affine — ou du moins s’y essaie — dans cette ardente et trouble et crayeuse lumière. Confusément s’évoquent en moi quelque plazza jaune et nue de Tolède, de Sienne, de Bologne,