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LE CLAVECIN DE LILY.


 
Faire des vers, quelle besogne
Si ce n’est pas pour s’amuser.
Les fleurs que le printemps nous donne
Sont-elles là pour en parler.
 
Ce bel enfant qui rit et joue
Ne le fait pas pour disserter :
Ainsi, Lily, donnez vos joues,
Je n’irai pas le raconter.


Si vous saviez combien mon cœur
Est enfantin et ridicule
Vous souririez, et son ardeur
À soulever le col de tulle
Qui cache à peine votre sein
Vous semblerait moins périlleuse.
 
Mais vous êtes plus que peureuse
Et vous craignez de noirs desseins :
Cessez de vous montrer rétive,
Et laissez moi du bout du doigt
Toucher ce sein qui me captive :
Je suis, Lily, si maladroit.

Louis Thomas.