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LE MAUVAIS RICHE.


J’avoue que j’aurais pris plaisir à placer en cet endroit une sorte de biographie imaginaire du personnage dont je feins aujourd’hui de présenter les œuvres. La figure, le temps et les décors en vérité se prêtaient à un haut développement : ils sont de ceux qui font parler une imagination sensible aux accents de l’histoire. Par quelques traits, habilement choisis, il m’eût été loisible au surplus de faire nettement ressortir l’unité doctri­nale qui assure la concordance des parties un peu disparates de cet ouvrage. Mais les principes qu’il prétend ébruiter, s’ils n’y sont intrinsèquement contenus, les plus beaux développements du monde ne sauraient suppléer à leur absence. Du reste, à trop insister sur mon héros, j’aurais risqué d’égarer le lecteur sur mes intentions. Dans Le Mauvais Riche, il n’est nullement question de désigner un modèle, mais bien un exemple. Ce livre doit être considéré comme une théorie du caractère, une sorte de petit traité pratique de la conformité à la