Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LE MONUMENT DE VERLAINE
637
- J’admire l’ambition du Vers Libre,
- — Et moi même que fais-je en ce moment
- Que d’essayer d’émouvoir l’équilibre
- D’un nombre ayant deux rythmes seulement !
- Il est vrai que je reste dans ce nombre
- Et dans la rime, un abus que je sais
- Combien il pèse et combien il encombre,
- Mais indispensable à notre art français,
- Autrement muet dans la poésie,
- Puisque le langage est sourd à l’accent,
- Qu’y voulez-vous faire ? Et la fantaisie
- Ici perd ses droits : rimer est pressant.
- Que l’ambition du Vers Libre hante
- De jeunes cerveaux épris de hasards !
- C’est l’ardeur d’une illusion touchante
- On ne peut que sourire à leurs écarts.
- Gais poulains qui vont gambadant sur l’herbe
- Avec une sincère gravité !
- Leur cas est fou, mais leur âge est superbe.
- Gentil vraiment, le Vers Libre tenté !
Verlaine voyait-il que ses propres alexandrins, brisés à l’excès, et toutes ces césures trop vagues, telles qu’on les trouve dans la pièce même que je