Mais puisque ces choses sont à la mode, pourquoi Baudelaire et Verlaine n’ont-ils point aussi leur monument ou un simple buste ?
Il y a un comité du monument Verlaine. Ce comité existe depuis plusieurs années, sans rien inaugurer cependant.
On dit que l’argent manque, une somme qui est une misère.
Le sculpteur Niderhausen a été chargé d’exécuter le monument de Paul Verlaine. Il y travaille et attend. Cet artiste, élève de Rodin, est un montagnard suisse. De petite taille et assez carré, il porte une barbe de dieu Pan. Il a l’esprit rustique et très compliqué à la fois. C’est une vraie figure originale.
Un jour, il me conduisit tout là-bas, du côté de Vaugirard, dans son atelier. J’y ai vu le monument de Verlaine, debout et presque achevé.
Cela n’a pas cette légèreté qui me plaît, ce vrai sérieux avec son air détaché.
Cependant, comme son maître Rodin, le bon Niderhausen est un tailleur de pierres ; un homme pour qui tout devient matière de son art. N’est-ce point le plus bel éloge que l’on puisse faire d’un artiste ?
La physionomie du poète saturnien est rendue
