Le poète Armand Silvestre a son buste dans une allée parisienne. L’inauguration eut lieu avec accompagnement de discours, etc.
Silvestre était païen, dans la manière, un peu puérile, de ceux qui s’imaginent l’antiquité uniment attachée au beau physique, et menant une fête éternelle sous des couronnes de roses.
La versification d’Armand Silvestre est négligée. Il a un stock d’images monotones, fort encombré de cygnes et de flèches d’or. Mais il est lyrique par moments, avec un certain éclat, quoique sans profondeur.
Ayant adopté la ville de Toulouse, il avait la manie de se proclamer latin ; et comme il rédigeait des contes peu honnêtes, il se croyait volontiers rabelaisien et Gaulois.
Au souvenir de ces contes, quelques personnes se scandalisèrent et firent haro sur le buste de l’écrivain.
Je ne suis pas si délicat, et j’accorde la glorification d’Armand Silvestre.