Voici aujourd’hui complétée, amplifiée, Adam battu et content, cette farce qui est un beau drame philosophique. Il ressuscite la vieille histoire du diable capté dans une bouteille, mais malgré tout tentant les hommes et triomphant de leur faiblesse. Le Diable, dans la première version, dit à Dieu : « C’est avec trop de facilité que je triomphe incessamment des hommes. À la fin, il n’y a plus de plaisir. C’est toujours la même chose. Aussi, je m’adresse à toi, lumière des lumières, ô Dieu ! je viens te demander enfin à me ranger sous ta pieuse loi. » À quoi Dieu répond : « Ô mon fils… non, je veux dire : ange déchu… je suis très touché… mais tu comprends, à mon âge… enfin je ne saurais accepter : je suis trop vieux pour changer mes habitudes. » Le brave Dieu plus loin, parle de Bonaparte, Jean-Jacques, Spinoza, Anatole France, Platon, Maurice Denis, Barrès, Goethe et… Jean Rameau ! Vous goûterez plus encore dans la version actuelle ce mélange charmant d’éternel et de moderne, de l’inactuel et du terrestre qui nous apprirent à aimer le Promothèe de Gide et le Pan de Charles van Lerberghe, pour ne citer que ces deux œuvres. Après d’émouvantes divagations sur les problèmes de la conscience, de la morale, de la divinité, nous divertit soudain telle scène d’un
