Page:Antée, revue mensuelle de littérature, 1906-06.djvu/623

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
JOURNAL DES LIVRES
607

faut oser lui dire que c’est folie de se borner à fréquenter les hiérophantes de la sottise, mages sorciers et faiseurs, les prêtres de Cybèle et les bons gogos, vieux routiers, éliacins et putes sur le retour, les cerveaux à la manque, les prophètes sans emploi et les vicaires des religions futures , l’éternelle bande des chevaliers de la pensée.

LE SOURIRE par Georges Dumas (Paris-Alcan).

Lorsque, à cause d’un abus de raisonnement, une théorie scientifique en vient à représenter, bien plus que la réalité, les préjugés de son auteur et la sottise d’une secte, c’est un plaisir pour le sage que la voir, devant quelques faits qui la ruinent, s’écrouler, objet de moquerie. Il est dans la psychologie contemporaine deux tendances absurdes, la tendance finaliste due à Darwin, la tendance intellectualiste due à Wundt. « Si l’on voulait, dit M. Dumas, caractériser ces deux tendances, l’on pourrait dire que la première consiste à prendre pour accordé que la plupart des expressions émotionnelles ayant subi l’action de la sélection naturelle peuvent s’expliquer