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DUPONT ET DURAND
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cher Dupont, je n’aurais jamais conçu et je vous en suis plein de gratitude.

Dupont. — Oui, lisons Goethe ! Ne convient-il pas d ’ailleurs que nous nous préparions par là aux dignités suspendues sur nos têtes ? Si, un jour, les Destins nous tendent le fauteuil de l’immor­talité, sachons au moins ce que c’est que l’Art avant de nous asseoir dessus !

Durand et Dupont (en chœur). — Allons de ce pas...

Léon Paschal.


Il est à croire que pas plus que ses amis MM. Durand et Dupont, M. G. Rency ne comprit rien à la phrase de Goethe, qu’il nous proposa généreusement de méditer. Goethe avait pour méthode de ne tirer profit que des incidents de sa vie sentimentale pour élaborer ses œuvres. Il parvenait de la sorte à leur donner cet accent de sincérité sans quoi en art rien ne saurait émouvoir. Il a même pu dire que toutes ses poésies furent des poésies “ de circonstance ” et il convient d’entendre par là qu’elles se rattachaient à des circonstances de sa vie. On comprend peut-être maintenant le sens exact qu’il faut donner au mot “ actualité sens diamétralement opposé à celui que lui attribue bénévolement M. Rency. Il est assez divertissant de constater que Goethe, dont M. Rency invoque le grand nom, était sinon hostile du moins étranger à la sorte d’art que M. Rency prône avec plus ou moins de verve et guère de compétence. Charitablement il nous est permis de l’engager à connaître les auteurs dont il nous jette les maximes à la tête. Dans le cas présent, qu’il lise les Mémoires de Gœthe, l’article de Sainte-Beuve sur