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ANTÉE
Dupont. — Qu’avez-vous ? Vous pâlissez tout à coup.
Durand. — C’est que, hélas, je ne comprends plus. Ma mémoire un peu alentie rappelle soudain à mon esprit que cette phrase dont je vous soumis le troublant mystère est de Goethe, de Goethe ! Votre commentaire, s’il m’est timidement permis de le dire, semble ici en défaut...
Dupont. — En défaut ! non pas. Serait-ce une conjecture peut-être hasardée que de supposer par impossible qu’il y aurait eu à l’époque de Goethe...
Durand. — Écoute, Dupont.
Dupont. — Quoi donc, Durand ?
Durand. — Ayons recours au Maître dont il n’y a qu’un instant nous célébrions les mérites, demandons au Maître.
Dupont. — Arrêtez, ô Durand. Ne savez-vous pas que Rency est un classique ? On explique un classique, mais vit-on jamais lui demander des explications ! C’est à Goethe qu’il faut que nous nous adressions en un tel cas et point à d’autre.
Durand. — Goethe ! je vais de ce pas le lire tout entier. C’est un projet que sans vous, ô mon