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DUPONT ET DURAND
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soumise à une controverse, d’ailleurs timide et respectueuse.

Durand. — Il en est une précisément, de pensée, qui me préoccupe en cet instant et je désire la soumettre à vos lumières.

Dupont. — Et quelle est-elle, ô mon cher Durand.

Durand. — La voici : “ La condition de l’Art c’est l’actualité. ”

Dupont. — ô ! quelle phrase péremptoire et lapidaire et telle que notre Maître seul en possède le secret ! Répète encore, Durand ?

Durand. — “ La condition de l’Art, c’est l ’actualité. ”

Dupont. — Je crois pouvoir donner d’elle un juste commentaire. Mais, avant de m’y livrer, je ne puis m’interdire de louanger le nom de celui qui nous dispense d’une main si généreuse le pain dominical de notre intelligence.

Durand. — Il est sans contredit qu’il porte un beau nom voué à la gloire et c’est un participe passé qui dit à mon esprit tout un monde de choses.

Dupont. — C’est lui, notre Maître, qui est appelé à inaugurer pour nos Lettres de longs jours prospères. Pareil à l’aurore aux doigts de