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DUPONT ET DURAND.


Dupont. — Hé ! mon cher monsieur Durand, combien je suis aise de vous voir. Depuis que mon nom joint au vôtre parut dans le Moniteur de nos Lettres, j’ai fait deux parts de mon existence, l’une à converser avec vous sur de doctes matières, l’autre à lire les pages médul­laires, ainsi que le disait si bien Rabelais, de notre Maître.

Durand. — À moi de même, ces pages font l’aliment de mon intelligence. J’y trouve des pensées saines et louables, puissamment agencées et des jugements prononcés avec tant d’énergie qu’ils m’épargnent désormais l’effort de juger à mon tour.

Dupont. — Dieu soit loué ! mon esprit est empli de la même quiétude. Je sais enfin et à tout jamais ce que valurent Corneille, Victor Hugo, Baudelaire et Vandeputte. Mon esprit est assis sur d’inébranlables certitudes et il me faut chercher avec quelque peine pour trouver une pensée qui, dans nos entretiens, puisse être