Page:Antée, revue mensuelle de littérature, 1906-06.djvu/605

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LES IDES ET LES KALENDES
589

fureur pour les Bleus ou les Verts, sous l’œil abruti de l’Empereur Constantin.

Les Bleus et les Verts ! Ils ont passé à Longchamps, un fort vilain quart d’heure. Nul n’ignore que les jeux de hasard sont inhibés sur le territoire français, conjoncture qui donne au Prince de Monaco les loisirs et la cagnotte nécessaire pour étudier à fond l’océanographie. Quand une vieille garde, riche en fausses molaires, et d’autant plus blonde que le henné mordore ce qui lui reste de cheveux, prétend donner chez elle un baccarat de famille comme la Berthe Livoire de Robert Scheffer, il importe qu’elle ait connu, dans son primevère, des sénateurs influents, habillé des danseuses ministérielles ou couché avec le pédicure de Mr Vadecard. Faute de quoi, la brigade des jeux envahit sa bonbonnière, épouvante les rabatteuses, met en fuite la ponte, s’approprie avec aisance les enjeux. Aux Courses, rien de pareil. Si l’on joue on ne le fait que pour l’amélioration de la race chevaline dont les intérêts sont, après la défense du marchand de vin, les plus augustes et les plus indiscutés parmi ceux que l’État, providence ano-