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ANTÉE

détaillants et qui, peut-être en cette qualité, détaille aussi le couplet funèbre avec un bonheur d’expression qu’on ne trouve guère que dans les Œuvres complètes du glorieux capitaine frappé, le 24 février 1515, par les soldats de Charles-Quint :

Saluons bien bas cet homme, cet enfant de la balle, d’une énergie nourrie par la lutte, qui fort de son droit, n’a pas voulu céder devant le scandale, devant la brutalité, j’allais dire devant l’émeute. Il lui en a coûté la vie !

...Que la vie de Lepiètre, sa fin tragique, nous servent d’exemple ! Il n’est pas mort par le geste. Sa bravoure n’a pas eu de panache ; il n’en est pas moins mort en brave.

Sur la dépouille d’un homme exactement crevé de peur, le pathos ne manque pas de fantaisie et recule, peut-on dire, le mur lointain de l’imprévu.

Aimez-vous la musique de Sylvio Lazzari, et la polygraphie universelle de Monsieur Henri Bataille ? On colporte de Monsieur Lazzari, tyro­lien, auteur d’Armor, crucifère de la Légion d’hon­neur, en qualité de pérégrin, puis, naturalisé français, un mot tellement joli que ses plus magnifiques partitions auront quelque peine à l’égaler :