Page:Antée, revue mensuelle de littérature, 1906-06.djvu/597

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LES IDES ET LES KALENDES
581

trouvent pas, dans leur opulente mémoire de séminaristes, d’ordure assez poissarde pour en incaguer leur ex-confrère. De ce que Delarue, avec une conscience peu commune, a laissé l’habit ecclésiastique pour officier entre deux draps de toile ; de ce que désormais, il s’adonne au ministère anacréontique et déserte le sacerdotal ; de ce qu’il prend pour femme la jeune personne dont il a fécondé les entrailles, au lieu de porter aux latrines le fruit de leurs ébats, voici dans une colère inexprimable tout ce que la France a de soutanes et de robes courtes, de jésuites et d’ignorantins, de sillonistes et d’enfants de chœur. On dirait une insurrection de mouches à viande, une émeute dans le royaume des corbeaux. La Croix traite de “ misérable ” et tout ce qui s’en suit le jeune Delarue à cause qu’il s’est rendu calicot et qu’il a prolongé au dessous du buste les choses de la dilection. Raca sur lui et qu’il soit anathème !

Heureusement, le Matin qui avait fourni l’hyène de Pezon, n’ignore pas comment on parle à ces sortes de bêtes. Pour faire taire le chacal tonsuré, il impartit à Delarue une hospitalité que Monsieur Stéphane Lauzanne eut peut-être déniée à Gustave Flaubert. En outre, c’est Georges de Labruyère lui-même qui décante la phraséologie un peu terne,