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ANTÉE

  
Sur tes petits pieds se balance
Ta robe trotteuse d’été
Comme la cloche de silence
Qui bourdonne sur la cité.

Tes doigts serrant le réticule
Plein de trésors menus et vagues
Font rêver dans le crépuscule
Les yeux long-bridés de tes bagues.

Et ta franche allure que j’aime
Semble un chant jailli du trottoir
Et que rythment comme un poème
Les talons de tes souliers noirs. ”


II


L’ÉTOILE.

  
Comme une voile
entre deux mâts
tremble une étoile
entre mes bras.

Fiévreux d’espoir
mon cœur s’élance
dans l’azur noir
et le silence.