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ANTÉE

perpétuelle à l’âge de quatre ans (1) ; comment elle fut chérie par Marie, qui, de la pâle fresque dans l’Église de Saint Dominique, voulut lui tendre les bras pour l’embrasser ; comment elle construisit un petit oratoire au fond du jardin, et y pria et chanta des hymnes jusqu’à ce que tous les scarabées, les araignées, les limaçons et tout ce qui rampe vinssent l’écouter ; comment elle se promit en mariage à Ferdinand de Flores et, le matin du


(1) “ A un âge ”, écrit Dubonnet, “ ou la plupart des filles sont bien confirmées dans la pratique haïssable de la coquetterie, et attendent, plutôt avec goût qu'avec dégoût, les hideux désirs et les satisfactions terribles des hommes.”

Que ceux qui veulent respirer les parfums de sainteté de Sainte Rose et goûter l’histoire de l'adorable intimité entre elle et Notre-Dame lisent “ La Vie ineffable et miraculeuse de la Fleur de Lima ” de Mère Ursule, publiée peu de temps après la canonisation de Rose par le Pape Clément X, en 1671. “ En vérité ”, s’écrie la célèbre nonne “ faire la chronique de l’enfance de cette sainte vierge est une tâche aussi délicate que de tracer les formes d’une gracieuse sensitive dont la légèreté et le charme et la simplicité défient et troublent le pinceau le plus habile. ” Certes, Mère Ursule s'acquitte de la tâche avec une délicatesse et un goût admirables. Une réim­pression bon marché de la biographie a été récemment donnée par Chaillot et fils.

(Note d’A.B.)