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SOUS LA COLLINE
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Il songea au “ Roman de la Rose ”, admirable, mais trop court.

Au Claude Lorrain dans la collection de Lady Delaware (1).

À un merveilleux pantalon en blonde qu’il se laisserait peut-être faire par Madame Belleville.

À un parc mystérieux plein de faibles échos et de sons romantiques.

À un grand lac stagnant qui devait avoir con­tenu les grenouilles les plus subtiles que l'on eût jamais vues, et était entouré d’arbres sombres non reflétés et de fleurs de lis dormantes.

À Sainte Rose, la bien-connue vierge péruvienne ; comment elle se voua à une virginité


(1) Le chef-d’œuvre, à mon sens, d’un maître adorable et impeccable, qui, plus que tout autre paysagiste, nous donne le dégoût de nos villes et nous fait oublier que la campagne sait être sans grâces, triste et ennuyeuse. Il semble presque incroyable qu’il ait été comparé défavorablement à Turner — le Wiertz du paysage. Corot est le seul rival digne de Claude, mais il n’éclipse ni ne surpasse l’ancien maître. Un tableau de Corot est comme un poème lyrique exquis, plein d’amour et de vérité, au lieu qu’une toile de Claude rappelle quelque noble églogue où éclate une riche pensée concentrée.

(Note d’A.B.)