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ANTÉE

CHAPITRE QUATRIÈME.

Il est toujours délicieux de s’éveiller dans une nouvelle chambre à coucher. Le nouveau papier, les peintures étranges, la position des portes et des fenêtres, imparfaitement saisis au soir de la veille, se révèlent avec le charme de la surprise quand, le lendemain matin, nous ouvrons les yeux.

Il était environ huit heures lorsque Fanfreluche s’éveilla ; il s’étira avec délices dans les plumes de son grand lit à colonnes, murmura “ Quelle chambre charmante ! ” et secoua les oreillers de soie derrière lui. Par l’intervalle qui séparait les longs rideaux de fenêtre ornés de fleurs, il put jeter un coup d’œil au dehors sur les pelouses ensoleillées, les fontaines d’argent, les fleurs brillantes, les jardiniers à l’œuvre et, à l’ombre des arbres, quelques convives matinaux qui déjeunaient, habillés pour une journée de chasse dans les lointaines vallées boisées.

“ Comme tout cela est exquis ! ” s’écria l’Abbé en bâillant avec une infinie satisfaction. Puis, il se recoucha sur le dos, considéra au-dessus de sa tête le baldaquin curieusement modelé, et nourrit ses pensées éveillées :