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SOUS LA COLLINE
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laine et les rosiers étaient entrelacés et conduits avec une ingéniosité superbe autour de treillages et de pieux. D’un côté de la terrasse était une large scène pour les comédiens ; elle avait des tapisseries pagoniennes en guise de rideau et, juste en face, étaient placés les pupitres pour les musiciens.

Les tables, dressées entre les fontaines et l’escalier menant à la sixième terrasse, étaient toutes rondes, couvertes de damas blanc et parsemées d’iris, de roses, de boutons d’or, de fleurs de colombine, d’asphodèles, d’œillets et de lis ; il y avait un éventail sur chacune des couches où s’empilaient des coussins moux et que recou­vraient plus d’étoffes que l’on ne saurait dire. Par delà les escaliers s’étendaient les jardins, si savamment dessinés, et avec tant de splendeur, que l’architecte des fêtes d’Armailhacq n’y aurait rien trouvé à redire, et les lacs tranquilles, par­ semés de barques innombrables remplies de fleurs joyeuses et de marionnettes en cire, les allées entre les grands arbres, les arcades et les cascades, les pavillons, les grottes et les divinités des jardins

— tout prenait un étrange aspect d’orgie, grâce aux lueurs de la fête.

Hélène, sans robe, et Fanfreluche, avec Madame