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SOUS LA COLLINE
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sous son égide, et l'Énéide ne fut-elle pas une charmante chose à offrir au César ?

L’érudition sans le jugement a peu d’autorité, mais je ne sais ce qui l'emporte chez vous — votre amour des arts ou votre connaissance d’iceux. Dès lors, quoi d’étonnant à ce que je tâche de vous plaire et désire votre protection ? Vous n’ignorez pas combien profondé­ment reconnaissant je vous suis pour vos affections de jadis, votre grande bonté et votre libéralité ayant de beaucoup dépassé mes faibles mérites et mon petit talent qui semblaient insuffisants pour justifier aucune faveur. Hélas! c’est une offre mince que je vous fais à présent, mais si, après avoir jeté un coup d’œil dans ces pages (disons un soir sur votre terrasse) vous la jugiez digne de la place la plus reculée dans votre bibliothèque princière, la certitude qu’elle resterait là, serait une récompense suffisante pour mes travaux et couronnerait de bonheur le plaisir que j’ai eu à écrire ce petit livre.

L'humble et obéissant serviteur de votre Éminence,

Aubrey Beardsley.