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SOUS LA COLLINE
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que le livre contient un sujet d’une importance plus haute que la simple sensualité, en tant qu’il traite la grande contrition de son personnage principal, et des choses canoniques en certaines pages, j’ose espérer que votre Éminence me pardonnera d’avoir écrit d’un Abbé amoureux ; et puisse ma jeunesse excuser cette extravagance !

Ensuite, je dois implorer votre pardon pour oser m’adresser à vous en une langue autre que la langue romaine, mais ma petite familiarité avec le latin me défend de m'aventurer hors de ma langue maternelle. Pour rien au monde je ne voudrais que vos délicates oreilles méridionales fussent offensées par un assaut barbare de mots rudes et gothiques ; mais aucune langue, me semble-t-il, n'est rude, qui peut se glorifier d’écrivains polis et de ceux-là beaucoup ont fleuri jadis dans ce pays, portant notre commun parler à une très haute perfection. En ces temps-ci, hélas ! nos plumes sont violées par des auteurs illettrés et des critiques grossiers, ce qui produit un ravage plutôt qu’une construction, un désert plutôt qu’un jardin. Mais, hélas ! que sert de verser des larmes sur le passé ?

Ce n’est point de nos propres infériorités mais de vos mérites que je devais parler, sinon j’allais oublier le devoir que je me suis imposé en vous adressant la dédicace. Ce sont vos nobles vertus ( que, du reste, tout