Par le sentier des épilobes
Où tu passas tenant ta robe,
Comme brebis à l’abreuvoir
Toutes, peureuses dans le noir !...
Ce soir, ah ! si tendre et si noir
Où tu me donnas le bonsoir
Et passas dans ta douce robe !
Je danserai tout alentour
Du silencieux jardin d’amour
Enclos de joncs et d’épilobes !
Elles s’en viennent... c’est le soir !
Elles s’envolent sans me voir !...
Tout un buisson de roses et de lis mouchetés
Près du rideau de mousseline soulevé !
Tout un buisson d’amour dans mon cœur enchanté !
L’après-midi s’accroît comme un fardeau léger
D’ombres et de soleil — silence parfumé
Où le cœur joue et souffre et chancelle, enivré !
Le matin clair et doux l’avait tout enchanté ;
Ce soir il fléchira comme un fardeau léger,
Maintenant il fleurit comme un lis balancé.