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SAINT GEORGES DE BOUHÉLIER
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plus plat des critiques depuis que la critique et la platitude existent. Le naturisme fut un bel élan et donna des promesses. L’humanisme fut un piètre plagiat et ne donna rien du tout.

L’heure était venue d’agir et de répandre sur le monde les grandes nouveautés naturistes. Les réalisations furent inférieures aux projets.

Il appartenait à Saint Georges de Bouhélier de donner la littérature dont il était le prophète et le législateur. Il s’y essaya.

Poète il a toutes les émotions les plus diverses mais en même temps les plus fréquentes chez la plupart des jeunes poètes. Il chante la vie, l’amour, la beauté, et particulièrement la beauté des femmes avec une conviction qui fait plaisir. Les vers n’étonnent pas par la nouveauté. Malgré soi on est surtout enclin à rechercher en eux, parce que c’est ce qu’on y retrouve le plus aisément, les imitations ou les souvenirs des poètes précédents et des écoles antérieures. Victor Hugo, qui fut chef d’école lui aussi, aurait quelque droit de revendiquer pour un de ses disciples ce poète qui prétendit prendre sa succession comme chef. C’est à Victor Hugo, je pense, que Saint Georges de