voisines. Décontenancées par ces façons, celles-ci se regardaient et n’osaient plus souffler mot. Daquin lui-même se taisant, il y eut un moment de gêne. Mais Latour aussitôt s’en aperçut, et se retournant vers les jeunes femmes, pour les mettre à l’aise, un peu au hasard il sourit à Cadichon. Une douceur singulière à ce moment passa sur sa face qui apparut différente, ouverte, presque affectueuse.
Cadichon s’en trouva toute troublée. Elle rougit et dans son émoi porta un verre vide à ses lèvres. Boboli alors se prit à rire ; du coup la glace fut rompue, et rassurées, elles recommencèrent à bavarder.
Sur une question de Latour, elles entreprirent même de lui faire part de leurs premières impressions. Tournées vers le jeune homme, elle parlaient toutes deux ensemble. Une flamme tendre parait leurs visages délicats. Pour souligner quelque détail, à chaque instant elles s’interrompaient l’une l’autre : la phrase ici commencée, sur les lèvres de la seconde s’achevait. Parfois aussi, s’arrêtant court, Boboli, subitement absorbée, fermait un œil à demi afin de mieux voir briller au soleil les feux scintillants et contrariés des bagues nombreuses dont ses doigts étaient chargés.